Le somnambulisme : comprendre ce trouble nocturne mystérieux
- Dr Loris-Alexandre Mazelin
- 26 mars
- 4 min de lecture
Le somnambulisme intrigue et fascine depuis toujours. Qui n’a jamais entendu parler d’une personne marchant en pleine nuit sans s’en rendre compte ?
Ce trouble du sommeil, souvent perçu comme étrange, touche principalement les enfants et peut parfois persister à l’âge adulte. Mais qu’est-ce que le somnambulisme exactement ? Est-il dangereux ? Et surtout, comment réagir face à un somnambule ?
Dans cet article, nous allons décrypter ce phénomène nocturne, ses causes, ses manifestations et les solutions pour mieux le gérer.
Qu’est-ce que le somnambulisme ?
Le somnambulisme est un trouble du sommeil qui se manifeste par des comportements automatiques durant la nuit, comme marcher, parler ou accomplir des actions complexes, sans que la personne en ait conscience. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces épisodes ne surviennent pas pendant le sommeil paradoxal, la phase des rêves, mais au cours du sommeil lent profond, une période où le cerveau est censé être profondément endormi.
Ce trouble touche principalement les enfants, avec une prévalence estimée entre 10 et 30 % dans cette tranche d’âge. Chez les adultes, il devient beaucoup plus rare, ne concernant que 2 à 4 % de la population.
Pourquoi certaines personnes sont-elles somnambules ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’apparition du somnambulisme :
2.1 Une prédisposition génétique
Le somnambulisme a une forte composante héréditaire. Si un parent a été somnambule dans son enfance, il y a de fortes chances que son enfant le soit également.
2.2 Une dette de sommeil
Un manque de sommeil important ou une fatigue excessive peuvent favoriser l’apparition d’épisodes de somnambulisme. Le cerveau, en manque de repos, peut avoir du mal à réguler correctement le passage entre les différentes phases du sommeil.
2.3 Le stress et l’anxiété
Les périodes de stress intense, les changements de routine ou les angoisses peuvent être des déclencheurs fréquents. Un enfant ou un adulte anxieux sera plus susceptible d’expérimenter ces épisodes nocturnes.
2.4 La fièvre et certains médicaments
Chez les enfants, un épisode fébrile peut favoriser le somnambulisme. Certains médicaments affectant le système nerveux central peuvent aussi jouer un rôle dans l’apparition de ces comportements nocturnes.
Comment reconnaître un épisode de somnambulisme ?
Le somnambule peut adopter différents comportements durant son épisode. Voici quelques signes caractéristiques :
Il se lève et marche dans la maison, les yeux ouverts mais avec un regard vide.
Il parle ou murmure des phrases incohérentes.
Il effectue des gestes répétitifs, comme ouvrir et fermer des portes.
Il peut avoir des comportements plus complexes, comme s’habiller, manger ou même essayer de sortir de la maison.
Il ne réagit pas aux tentatives de communication et semble "absent".
Au réveil, il n’a aucun souvenir de l’épisode.
Un épisode dure généralement quelques minutes, mais dans certains cas, il peut se prolonger plus longtemps.
Faut-il réveiller un somnambule ?
C’est l’une des idées reçues les plus répandues : réveiller un somnambule serait dangereux. En réalité, ce n’est pas tant le réveil en lui-même qui est risqué, mais plutôt la réaction de la personne. Un réveil brutal peut provoquer une désorientation ou une panique soudaine.
La meilleure chose à faire est de le guider doucement vers son lit en lui parlant d’une voix calme. Évitez de le forcer ou de le secouer, car cela pourrait aggraver la situation.
Quels sont les risques liés au somnambulisme ?
Le somnambulisme en lui-même n’est pas un trouble dangereux, mais il peut exposer la personne à certains risques de blessures. En se déplaçant inconsciemment, elle peut :
Se cogner ou tomber.
Sortir de chez elle.
Manipuler des objets dangereux.
Comment prévenir et gérer le somnambulisme ?
Si vous ou un proche êtes sujet au somnambulisme, voici quelques conseils pour limiter les risques et réduire la fréquence des épisodes.
6.1 Sécuriser l’environnement
Fermez les portes et les fenêtres pour éviter toute sortie accidentelle.
Éloignez les objets dangereux ou fragiles.
Si nécessaire, installez des barrières de sécurité devant les escaliers.
6.2 Favoriser un sommeil de qualité
Instaurez une routine de coucher régulière et apaisante.
Évitez les écrans et les excitants (café, thé, soda) avant de dormir.
Assurez-vous que la durée du sommeil est suffisante pour éviter la fatigue excessive.
6.3 Gérer le stress et l’anxiété
Pratiquez des techniques de relaxation comme la méditation ou la respiration profonde.
Évitez les sources de stress avant le coucher.
Si le somnambulisme est fréquent et lié à l’anxiété, une thérapie cognitive et comportementale peut être bénéfique.
6.4 Quand consulter un spécialiste ?
Il est recommandé de consulter un médecin du sommeil si :
Les épisodes sont très fréquents ou prolongés.
Le somnambulisme s’accompagne d’autres troubles du sommeil, comme des terreurs nocturnes.
Il existe un danger réel pour la personne ou son entourage.
Des traitements spécifiques peuvent alors être mis en place.
Conclusion
Le somnambulisme est un phénomène fascinant et parfois déroutant, qui touche principalement les enfants et disparaît souvent avec l’âge. Bien qu’il soit généralement bénin, il est important de prendre certaines précautions pour éviter les blessures et favoriser un sommeil de qualité.
Si vous ou un proche êtes concernés par le somnambulisme, il peut être utile d’en parler à un spécialiste du sommeil pour mieux comprendre ses causes et trouver des solutions adaptées.
Article rédigé par Docteur Loris-Alexandre Mazelin
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