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Photo du rédacteurDr Loris-Alexandre Mazelin

Le manque de sommeil et la perte de cheveux : une connexion inattendue ?

Dernière mise à jour : 12 nov.

Des recherches récentes révèlent un lien inattendu entre la qualité du sommeil et la santé capillaire. Après une période de surmenage ou d’investissement intense, de nombreuses personnes remarquent des impacts significatifs sur leurs cheveux. Explorons ensemble ce lien et voyons comment améliorer la santé capillaire en optimisant le sommeil. 



un Homme qui se regarde dans un miroir car il perd ses cheveux
Bien que souvent associé au stress, le manque de sommeil joue également un rôle clé dans la chute des cheveux.

Le sommeil : un régulateur essentiel du cycle capillaire 


Le sommeil est crucial pour la régénération cellulaire, y compris celle du cuir chevelu. Le cycle capillaire (comprenant les phases de croissance, de repos et de chute) est directement influencé par le rythme circadien, c’est-à-dire le cycle naturel veille-sommeil. Des perturbations de ce rythme, causées par un manque de sommeil ou une mauvaise qualité de sommeil, peuvent altérer la régénération des cellules capillaires et accélérer la perte de cheveux. 

Une étude menée par Liamsombut et al. (2023) a montré que les hommes souffrant d’alopécie androgénétique présentaient une mauvaise qualité de sommeil, souvent liée à des troubles comme l'apnée du sommeil. Cette étude, utilisant le test STOP-BANG pour évaluer la qualité du sommeil et le dépistage de l’apnée, a également révélé que les patients avec de l’hypertension artérielle (HTA) et une mauvaise qualité de sommeil étaient plus susceptibles de souffrir de calvitie. Ces résultats mettent en évidence un lien significatif entre les troubles du sommeil et la chute des cheveux (Liamsombut et al., 2023). 


Le rôle du stress et du cortisol 


Le cortisol, souvent surnommé "l'hormone du stress", joue un rôle majeur dans la régulation des fonctions corporelles, dont la croissance des cheveux. Le manque de sommeil entraîne une augmentation du cortisol, ce qui peut avoir des effets délétères sur les follicules pileux. Cela conduit à une perte de cheveux excessive, appelée effluvium télogène

Une étude publiée par le Dr. Ya-Chieh Hsu et ses collègues a démontré un lien direct entre le stress chronique, la hausse des niveaux de cortisol, et la perte de cheveux. Les chercheurs ont découvert que le cortisol empêche la régénération des cheveux en maintenant les cellules souches des follicules pileux en phase de repos prolongée. En conséquence, les cheveux cessent de pousser, ce qui explique pourquoi des périodes prolongées de stress et de manque de sommeil peuvent entraîner une chute significative des cheveux. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’article complet publié par les NIH Research Matters ici

La mélatonine, souvent appelée "l'hormone du sommeil", est essentielle pour réguler le cycle veille-sommeil, mais elle joue aussi un rôle crucial dans la santé capillaire. Une production insuffisante de mélatonine, souvent due à des troubles du sommeil, peut perturber le cycle capillaire et provoquer une chute des cheveux plus rapide. 

Certaines recherches montrent que l’application topique de mélatonine pourrait aider à ralentir la chute des cheveux, notamment chez les personnes souffrant d'alopécie androgénétique. Une étude a montré que la mélatonine protège les follicules pileux contre les dommages causés par l’inflammation et le stress oxydatif, qui peuvent être exacerbés par une mauvaise qualité de sommeil (Suchonwanit et al., 2021). 


schéma des follicules pileux
Les follicules pileux

L'importance de la qualité du sommeil et des troubles associés 


En plus de son impact direct sur le cycle capillaire, la qualité du sommeil elle-même peut être affectée par divers troubles. Par exemple, des études montrent que les troubles du sommeil, comme l'apnée du sommeil, sont particulièrement fréquents chez les individus souffrant d'alopécie areata, une maladie auto-immune. Ces troubles peuvent aggraver la chute des cheveux, en perturbant la régénération cellulaire nécessaire à la santé des follicules pileux (Langan et al., 2022). 

Les troubles du sommeil peuvent aussi avoir des effets négatifs sur les traitements capillaires, comme les greffes de cheveux. Un sommeil de mauvaise qualité ralentit la cicatrisation et altère la circulation sanguine, qui est essentielle pour nourrir les follicules greffés et optimiser la repousse. Il est donc crucial d’assurer un sommeil de qualité après une greffe pour garantir un bon résultat. 


Les follicules pileux comme marqueur des rythmes circadiens 


Des recherches récentes ouvrent également la voie à de nouvelles méthodes non invasives pour évaluer les rythmes circadiens en utilisant les follicules pileux. Ces tests pourraient fournir des informations personnalisées sur les cycles du sommeil et leur impact sur la santé générale, y compris la santé capillaire. Cette innovation pourrait à terme permettre des diagnostics plus précis et des traitements personnalisés pour les troubles du sommeil et les problèmes de perte de cheveux (Kalra et al., 2022). 



Conclusion 


Il est désormais clair que le manque de sommeil et la mauvaise qualité du sommeil ont un impact significatif sur la santé capillaire. De l'élévation des niveaux de cortisol à la perturbation du cycle capillaire, ces facteurs peuvent aggraver des conditions telles que l'alopécie androgénétique et l'alopécie areata. Par ailleurs, les troubles du sommeil comme l'apnée ou le stress chronique peuvent non seulement favoriser la chute des cheveux, mais aussi nuire aux traitements de restauration capillaire, tels que les greffes. 

Ainsi, il est essentiel non seulement de prendre soin de son sommeil, mais également de penser à dépister certains troubles du sommeil, tels que l'apnée du sommeil, qui pourraient contribuer à la perte de cheveux. Un dépistage précoce de ces troubles permet de les traiter efficacement et d’améliorer à la fois la qualité du sommeil et la santé capillaire. En améliorant la qualité du sommeil, il est possible de réduire le stress chronique, d’optimiser la régénération capillaire, et ainsi de maintenir une chevelure en bonne santé. 


Article rédigé par Dr Loris-Alexandre MAZELIN


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