SOPK et sommeil : pourquoi c’est si compliqué de bien dormir ?
- Anne-Lise Gauthier
- 29 sept.
- 3 min de lecture
Tu te couches fatiguée, mais tu n’arrives pas à t’endormir. Ou tu te réveilles à 3h du matin, le cerveau en surchauffe. Et la journée, c’est la fatigue chronique.
Si tu vis avec un SOPK, tu sais déjà que ce syndrome ne touche pas que les ovaires. Ce que l’on dit moins, c’est qu’il bouleverse aussi ton sommeil. Et non, ce n’est pas juste "dans ta tête" : c’est un vrai dérèglement biologique.

Le SOPK, ce n’est pas qu’un problème hormonal
Le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) est une maladie hormonale fréquente, qui touche environ 1 femme sur 10. Il se manifeste par des cycles irréguliers, une hyperandrogénie (trop d’hormones masculines), des problèmes de fertilité… mais aussi des troubles métaboliques, une prise de poids, de l’acné ou une pilosité excessive.
Mais ce qu’on oublie souvent, c’est que le SOPK a aussi un impact profond sur les rythmes biologiques, et donc sur la qualité du sommeil.
Pourquoi le sommeil devient un vrai défi avec le SOPK ?
Tout part des hormones. Le SOPK augmente les androgènes, ce qui rend le cerveau plus actif le soir. Résultat : l’endormissement est plus difficile, et le sommeil moins profond. En parallèle, la résistance à l’insuline (fréquente dans le SOPK) provoque des variations de glycémie pendant la nuit. Cela entraîne des réveils nocturnes, parfois sans raison apparente.
L’anxiété, souvent associée au SOPK, vient encore compliquer le tableau. L’esprit a du mal à se calmer, la rumination prend le dessus, et le sommeil devient léger, entrecoupé, peu réparateur.
Ajoute à cela une prise de poids fréquente, qui augmente le risque d’apnées du sommeil. Ces pauses respiratoires nocturnes, parfois silencieuses, fragmentent encore plus le sommeil, sans que tu t’en rendes compte.
Quand le sommeil va mal, le SOPK s’aggrave
Ce n’est pas qu’un cercle vicieux : c’est une spirale. Moins tu dors, plus ton équilibre hormonal se détériore. Le manque de sommeil augmente la résistance à l’insuline, aggrave l’inflammation, dérègle la faim… et perturbe encore plus les ovaires.
En clair : mieux dormir, c’est un levier thérapeutique puissant pour mieux vivre avec le SOPK.
L’apnée du sommeil : un trouble fréquent mais méconnu dans le SOPK
Les femmes atteintes de SOPK sont plus à risque de développer une apnée du sommeil, en partie à cause d’une prévalence plus élevée de l’obésité. Ce trouble se caractérise par des interruptions répétées de la respiration pendant la nuit. À chaque pause, le cerveau réagit par un micro-éveil, souvent inconscient.
Résultat : le sommeil est fragmenté, peu réparateur, et les phases profondes sont raccourcies. On se réveille fatiguée, on peine à se concentrer, l’humeur est instable et l’énergie ne suit pas. Pourtant, beaucoup ignorent que ces symptômes peuvent venir d’un trouble respiratoire du sommeil.
Un examen simple, comme une polygraphie nocturne ou une polysomnographie, permet de poser le diagnostic.
Que faire pour retrouver un sommeil plus serein ?
Pas besoin de tout changer du jour au lendemain.
Commence par des leviers simples et progressifs :
Expose toi à la lumière naturelle le matin, dès le réveil. Cela aide ton horloge biologique à se recaler.
Essaie de te coucher et de te lever à heures fixes, même le week-end.
Évite les écrans 1h avant de dormir, et diminue la lumière bleue.
Mange à des horaires réguliers pour stabiliser ta glycémie nocturne.
Ajoute un peu d’activité physique, même modérée, chaque jour.
Et si ton mental tourne en boucle le soir, pense à des techniques de respiration, de méditation, ou même à une TCC-I (thérapie comportementale de l’insomnie).
Quand consulter un spécialiste ?
Si malgré tout tu dors mal depuis plusieurs semaines, si tu te réveilles épuisée, ou si ton entourage remarque des pauses respiratoires pendant ton sommeil, il est temps d’en parler à un(e) spécialiste du sommeil. Un bilan personnalisé peut t’aider à comprendre ce qui bloque, et à mettre en place des solutions sur mesure.
En conclusion : le sommeil n’est pas un luxe, c’est un traitement
Dans le SOPK, mieux dormir, ce n’est pas un "plus", c’est un vrai pilier de soin.
Trop de femmes minimisent l’impact du sommeil sur leur santé hormonale. Pourtant, une horloge interne bien calée, c’est déjà une victoire sur l’inflammation, la résistance à l’insuline et les troubles de l’humeur.
Alors écoute ton corps, respecte ses rythmes, et surtout… dors. C’est peut-être la chose la plus puissante que tu puisses faire pour ton équilibre.
Article rédigé par : Anne-Lise Gauthier
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