Les rêves : ce que votre cerveau fait pendant que vous dormez
- Dr Loris-Alexandre Mazelin
- 29 sept.
- 3 min de lecture
Chaque nuit, que vous vous en souveniez ou non, vous rêvez. Des scènes étranges, des visages familiers, des situations absurdes ou profondément symboliques se forment dans votre esprit. Et pourtant, au réveil, tout semble s’effacer… ou presque.
Mais pourquoi rêvons-nous ? Les rêves ont longtemps été considérés comme de simples productions mentales sans fonction réelle. Aujourd’hui, les avancées en neurosciences permettent de mieux comprendre leur origine, leur utilité, et leur impact sur notre santé mentale.

Rêver, une fonction naturelle du cerveau
Le rêve survient principalement pendant la phase de sommeil paradoxal, un moment où l’activité cérébrale est presque aussi intense qu’à l’état de veille, tandis que le corps est totalement relâché.
Selon les études, nous rêvons entre quatre à six fois par nuit, pour un total d’environ 1 à 2 heures. Même si nous n’en gardons aucun souvenir, ces phases de rêve sont normales, physiologiques et précieuses.
À quoi servent les rêves ?
Les fonctions des rêves sont multiples, et souvent sous-estimées.
1. Réguler les émotions
Le rêve contribue à la gestion des émotions en retraitant les expériences vécues. Il joue un rôle clé dans la résilience psychologique, en facilitant la digestion émotionnelle des événements marquants ou stressants.
2. Consolider la mémoire
Durant la nuit, le cerveau trie, filtre et stabilise les informations apprises dans la journée. Rêver permet d’intégrer de nouvelles connaissances ou d’approfondir des apprentissages.
3. Stimuler la créativité
Le rêve s’affranchit des règles logiques du réel. Cette liberté favorise l’émergence d’idées nouvelles, d’associations inédites. De nombreuses découvertes scientifiques et œuvres artistiques trouvent leur origine dans un rêve.
Pourquoi les rêves semblent ils si étranges ?
Lorsque nous rêvons, certaines zones du cerveau sont mises au repos, comme le cortex préfrontal, impliqué dans le raisonnement logique. En revanche, des structures comme l’amygdale, qui régulent les émotions, restent très actives.
C’est cette dissociation qui explique le caractère souvent déstructuré, émotionnel et inattendu de nos rêves. Ils obéissent à une logique interne, parfois plus affective que rationnelle.
Peut-on apprendre à mieux s’en souvenir ?
Oui, c’est possible. Et cela repose avant tout sur l’intention et l’entraînement.
Voici quelques bonnes pratiques simples :
Tenir un carnet de rêves à portée de main pour noter immédiatement ce dont vous vous souvenez au réveil
Éviter les écrans avant le coucher pour améliorer la qualité du sommeil paradoxal
Se poser une question avant de dormir : "De quoi ai-je rêvé cette nuit ?"
Ce type de routine stimule ce qu’on appelle la mémoire onirique. Avec le temps, vous serez capable de vous souvenir de plus en plus de vos rêves.
Une fenêtre sur soi-même
Les rêves ne sont pas toujours symboliques au sens psychanalytique classique. Mais ils offrent souvent un regard intéressant sur notre monde intérieur : nos préoccupations, nos désirs, nos peurs, nos besoins de réparation.
En tant que médecin du sommeil, je constate régulièrement que mieux comprendre ses rêves permet aussi de mieux comprendre son état émotionnel. C’est une porte d’entrée vers soi, accessible, naturelle et parfois thérapeutique.
Conclusion
Les rêves ne sont ni inutiles, ni anecdotiques. Ils constituent une part intégrante du fonctionnement cérébral humain. Les ignorer, c’est passer à côté d’un langage que notre cerveau utilise chaque nuit pour nous aider à mieux vivre nos journées.
Et vous, de quoi avez-vous rêvé cette nuit ?
Article rédigé par : Docteur Loris-Alexandre Mazelin
Commentaires