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  • Photo du rédacteurDr Mazelin

Quand l’apnée du sommeil détruit notre vision : le glaucome

Le syndrome d’apnée du sommeil est un trouble fréquent (25% des hommes et 10 % des femmes sur la vie entière) mais qui est encore mal diagnostiqué puisque 9 femmes sur 10 qui en souffre n’est jamais dépistée.



C’est un trouble aux multiples conséquences et dont certaines sont moins connus que d’autres (comme pour les troubles de l’érection ou le syndrome des ovaires polykystiques), voire pas du tout comme pour le glaucome dont nous allons parler aujourd’hui.


Le glaucome est une maladie dégénérative du nerf optique qui va entraîner une perte de la vision périphérique progressive.



Elle est la 3ème source de cécité au Canada par exemple.


Le glaucome peut prendre plusieurs formes : à angle ouvert ou à angle fermé. La pression oculaire est fréquemment augmentée, ce qui pose d’habitude le diagnostic, mais le glaucome peut aussi être à pression normale dans certains cas comme le syndrome d’apnée du sommeil. Le risque de glaucome est souvent lié au risque cardio-vasculaire du sujet.


Le risque de glaucome est multiplié par 10 chez les sujets souffrant d’apnée du sommeil.


Et le lien est fort pour aussi d’autres pathologies ophtalmiques, comme la névrite optique ischémique qui est quasi systématiquement lié à un syndrome d’apnée du sommeil.


L’apnée du sommeil cause paradoxalement souvent une baisse de la pression oculaire (au contraire du reste du corps qui souffre d’augmentation de la tension, voire d’hypertension).

Le risque principal est le risque des hypoxie (manque d’oxygénation) à répétition qui vont endommager le nerf optique.


Un dépistage d’un syndrome d’apnée du sommeil pourrait donc être proposé chez :

  • les patients dont les conséquences sur la vision du glaucome s’aggravent malgré une pression oculaire redevenue normale sous traitement.

  • les patients évoquant des troubles du sommeil, des ronflements, de la fatigue en journée et souffrant déjà d’un glaucome.

  • les patients ayant un glaucome et ayant un risque cardio-vasculaire.


Ce nouvel aspect du syndrome de l’apnée du sommeil montre bien l’impact global de ce trouble et la nécessité d’une prise en charge spécialisée qui va prendre en compte l’ensemble des facteurs présents pour proposer une prise en charge globale.

Nouvel aspect qui pose aussi la question d’orienter les patients souffrant d’apnée du sommeil plus fréquemment chez l’ophtalmologue pour éliminer un glaucome.



Dr Loris-Alexandre MAZELIN

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