Dépression : Comprendre les messagers chimiques du cerveau
- Dr Loris-Alexandre Mazelin
- 22 mai
- 3 min de lecture
Tu te sens épuisé, sans envie, anxieux, ralenti ? Et si ce n'était pas simplement une question de volonté, mais une question de chimie cérébrale ?

Quels neurotransmetteurs sont liés à la dépression ?
La dépression ne touche pas seulement l’humeur : elle affecte aussi l’énergie, la motivation, le sommeil, le plaisir et bien d’autres aspects du quotidien. Ces troubles sont souvent liés à un déséquilibre de certains neurotransmetteurs cérébraux.
En particulier, trois d’entre eux jouent un rôle central :
La sérotonine
La noradrénaline
La dopamine
Comprendre ce lien entre neurotransmetteurs et dépression permet de mieux identifier les symptômes… et d’adapter la prise en charge.
La SÉROTONINE – L’équilibre émotionnel
La sérotonine est impliquée dans la gestion des humeurs et du sommeil. Elle est souvent appelée « messager du bonheur ».
Quand elle est basse, tu peux ressentir :
Humeur dépressive
Troubles du sommeil
Anxiété
Idées noires ou suicidaires
Sentiment de culpabilité ou d’inutilité
Impulsivité
Perte d’appétit
Troubles de la libido
Elle agit comme un stabilisateur émotionnel.
La NORADRÉNALINE – L’énergie et la vigilance
Ce neurotransmetteur aide à gérer le stress, la concentration et l’attention. Il booste aussi la mémoire, la motivation et la réponse aux situations de danger.
Quand elle chute, tu peux perdre :
Ton énergie
Ta capacité à te concentrer
Ton intérêt pour les choses
Ton élan à agir
Ton sommeil
Ta libido
Ton appétit
C’est comme si tout tournait au ralenti.
La DOPAMINE – Le plaisir et la motivation
La dopamine est la molécule du plaisir, de la récompense et de la motivation. Elle te donne envie de te lever le matin, de commencer une activité, d’en retirer du plaisir.
Si elle manque, tu peux ressentir :
Apathie (plus envie de rien)
Perte de plaisir, même dans les choses que tu aimais
Perte de motivation
Troubles du sommeil
Baisse de libido
D’appétit
Dysfonction exécutive (difficulté à organiser, planifier)
C’est la molécule du “go” intérieur.
Se reconnaître dans plusieurs symptômes ? C’est un signal.
Si vous vous reconnaissez dans plusieurs catégories de symptômes, c’est peut-être que plus d’un neurotransmetteur est déséquilibré. Et ça change tout : Un traitement qui agit uniquement sur la sérotonine ne suffira peut-être pas. Certaines approches multicibles peuvent être plus efficaces.
Conclusion : ce que vous ressentez a une explication
Vous n'êtes pas faible. Vous n'exagérez pas. Votre cerveau essaie simplement de vous dire quelque chose.
Parlez en à un professionnel de santé. Des solutions existent — et elles peuvent vraiment vous aider à retrouver votre équilibre.
Article rédigé par Loris-Alexandre Mazelin
Références :
Franken IH et al.The assessment of anhedonia in clinical and non-clinical populations: further validation of the Snaith–Hamilton Pleasure Scale (SHAPS). J Affect Disord. 2007; 99: 83–89.
Kupferberg A et al. Social functioning in major depressive disorder. Neurosci Biobehav Rev. 2016; 69: 313–332.
Mahli GS et al.The 2015 Royal Australian and New Zealand College of Psychiatrists clinical practice guidelines for mood disorders. Aust N Z J Psychiatry. 2015; 49(12): 1087–1206.
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