Drogues et Sommeil : Les vrais effets sur votre corps
- Anne-Lise Gauthier
- il y a 5 jours
- 2 min de lecture
Pourquoi ce sujet est important ?
Que ce soit pour « se détendre », « s’endormir plus facilement » ou « décrocher après une journée stressante », de nombreuses personnes consomment régulièrement des substances psychoactives : cannabis, alcool, stimulants, ou médicaments détournés de leur usage initial.
Mais ce que beaucoup ignorent, c’est que ces substances perturbent profondément le sommeil, et peuvent même aggraver des troubles respiratoires comme l’apnée du sommeil.

Drogues douces : un sommeil trompeur
Le cannabis (beuh, shit…)
Le THC, principal composant psychoactif du cannabis, peut favoriser l’endormissement, mais à un prix élevé :
Le sommeil devient plus léger et instable
Le sommeil paradoxal, essentiel à la mémoire et à la régulation émotionnelle, est diminué
Il augmente le risque d’apnée du sommeil en relâchant les muscles des voies respiratoires
Une étude par Bolla et al. (2002) a aussi montré que les consommateurs réguliers de cannabis avaient des performances cognitives altérées au réveil, signe d’un sommeil non réparateur.
Drogues dures : le sommeil en vrac avec les stimulants
Cocaïne, MDMA, amphétamines...
Ces substances sont des stimulants du système nerveux central. Elles empêchent souvent complètement de dormir pendant plusieurs heures, voire toute la nuit.
Puis, après le "crash", le corps s’effondre dans un sommeil désorganisé, non réparateur :
Les cycles de sommeil sont perturbés
Le sommeil profond et paradoxal est réduit
Le cerveau reste en état de stress neurobiologique
Selon une étude de Morgan et al. (2006), les utilisateurs fréquents de MDMA présentent une réduction significative du sommeil paradoxal et des troubles mnésiques persistants.
Un risque souvent ignoré : l’apnée du sommeil
Les drogues — qu’elles soient sédatives ou stimulantes — peuvent masquer ou aggraver une apnée du sommeil Institute of Medicine (US) Committee on Sleep Medicine and Research (2006). Sleep Disorders and Sleep Deprivation: An Unmet Public Health Problem. :
En relâchant les muscles de la gorge, elles favorisent l’obstruction des voies aériennes
En perturbant la vigilance, elles réduisent la perception des micro-réveils nocturnes
En désorganisant le sommeil, elles empêchent une récupération correcte, aggravant la somnolence diurne
Quand faut-il consulter ?
Si vous :
avez besoin de substances pour vous endormir ou vous détendre
vous réveillez fatigué malgré 7-8h de sommeil
ressentez une somnolence dans la journée
ou si votre entourage vous signale des ronflements, pauses respiratoires
Il est important de consulter un addictologue ou un médecin du sommeil (somnologue).
Un bilan simple et non invasif peut révéler des troubles du sommeil sous-jacents comme l’apnée, et éviter des complications cardiovasculaires ou neurocognitives.
Des ressources utiles
Écoute Drogues
Numéro vert gratuit et anonyme : 0 800 23 13 13🌐 drogues-info-service.fr
En conclusion
Les drogues ne sont pas des alliées du sommeil. Elles dérèglent les mécanismes naturels de récupération, masquent des symptômes parfois graves, et laissent place à un épuisement profond, jour après jour.
Un sommeil naturel, c’est un cerveau plus clair, un corps plus fort, et une vie plus stable.
Article rédigé par Anne-Lise Gauthier
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