Plongée dans le parcours d’un passionné du sommeil : à la rencontre de Michaël Zimmermann, stagiaire chez Eléa santé
- Alizée Le Tallec

- 29 sept.
- 4 min de lecture
Qui sont ces professionnels qui, dans l’ombre, contribuent à améliorer la qualité de vie des patients souffrant de troubles respiratoires et du sommeil ? Aujourd’hui, nous allons à la rencontre de Michaël Zimmermann, 63 ans, un technicien respiratoire expérimenté en pleine reconversion dans le domaine du sommeil et stagiaire chez Eléa santé dans le cadre de son DU en technologie du sommeil et de la vigilance de l'Université Paris Descartes. Il partage avec nous son parcours, ses motivations et sa vision d’un secteur en plein essor.

Un parcours forgé par l’expérience
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots, parcours, formation ?
« J’ai commencé dans la prestation de santé en 2007, complètement par hasard », raconte-t-il. Un ami lui propose un travail d’été chez VitalAire pour la maintenance de PPC à domicile. L’expérience se transforme rapidement en CDI, puis en une carrière riche de responsabilités.
De technicien conseil à conseiller médico-technique, Michaël a accompagné la montée en compétence des nouvelles recrues, assuré des missions de formation et encadré plusieurs agences. Cette progression l’a conduit à prendre la direction d’une structure complète chez un autre prestataire national. «J’ai travaillé dans ce secteur jusqu’en 2019 avant de rejoindre SOS Oxygène, où j’ai dirigé une agence pendant trois ans, précise-t-il.»
La reconversion vers le sommeil
Quelles ont été vos motivations pour votre reconversion, et qu’est-ce qui vous a donné envie de suivre le DU en technologie du sommeil et de la vigilance?
À la suite d’un déménagement, trouver un poste devient difficile. « Je pense que c’était aussi lié à mon âge », confie-t-il. Mais pas question d’arrêter une activité qui le passionne. Respiratoire et sommeil : deux domaines qui l’animent profondément.
Déjà titulaire d’un premier DU à la Sorbonne, consacré à l’appareillage respiratoire de domicile avec une orientation sur la ventilation non invasive, il décide de franchir une nouvelle étape en suivant un DU en technologie du sommeil. « Pour moi, c’est une continuité logique, je voulais approfondir mes connaissances et rester en lien avec ce qui me passionne. »
L’expérience de stagiaire : un stage immersif chez Eléa Santé
Pourquoi avoir choisi de réaliser votre stage chez Eléa Santé ?
« Ici, tout colle parfaitement avec les cours magistraux », explique-t-il.
Ses missions sont variées :
Prélecture de tracés neuro et respiratoires
Mise en place de la polysomnographie et pose des capteurs
Participation aux tests itératifs de latence d’endormissement (TILE) et aux tests de maintien à l’éveil (TME)
Contact avec les équipes et les patients
Participation aux consultations médicales
Cette immersion lui permet de mettre en pratique la théorie et de découvrir la richesse du travail en centre du sommeil.
Découvertes et nouvelles perspectives
Qu’avez-vous découvert ou appris qui vous a particulièrement marqué dans le domaine du sommeil ?
Jusqu’ici, son expérience de prestataire l’avait surtout amené à prendre en charge des patients souffrant d’apnée du sommeil ou d’insuffisance respiratoire. « On n’explore pas assez loin le sommeil en tant que prestataire », reconnaît-il.
Chez Eléa Santé, il découvre un champ bien plus vaste : parasomnies, hypersomnies, syndromes des jambes sans repos… « Ce sont des pathologies que nous ne prenions pas en charge, mais que je peux enfin appréhender. J’ai compris à quel point elles impactent la vie des patients. »
Le sommeil : un enjeu majeur de santé publique
Selon vous, pourquoi le sommeil et la vigilance sont-ils des enjeux de santé publique essentiels
aujourd’hui ?
« Parce que presque tout le monde en manque, qu’on soit malade ou non », répond-il. Les conséquences sont sociales, professionnelles, médicales.
Il a rencontré des patients totalement désocialisés à cause de l’apnée du sommeil, incapables de travailler.
« Dans une société de plus en plus anxiogène, c’est un problème qui prend de l’ampleur. Et avec l’usage des écrans, notamment chez les adolescents mais aussi chez les adultes, on va vers une vraie catastrophe sanitaire. »
La polysomnographie, un outil clé
Comment la polysomnographie peut-elle améliorer la compréhension et la prise en charge des troubles du sommeil ?
« La polysomnographie est au cœur de la formation », explique Michaël. Elle permet non seulement d’enregistrer les paramètres respiratoires et neurologiques du patient pendant le sommeil, mais aussi d’enrichir la compréhension des mécanismes sous-jacents aux troubles.
Grâce à la pose des capteurs et à l’analyse des tracés, le stagiaire a pu découvrir concrètement l’impact des apnées, des éveils nocturnes ou encore des mouvements anormaux. « C’est un outil indispensable pour affiner le diagnostic et orienter la prise en charge, que ce soit via un appareillage ou un suivi médical adapté. »
Un projet tourné vers l’avenir
En quoi ce stage contribue-t-il à votre projet professionnel ? Qu’est-ce que c’est l’après ?
À 63 ans, loin de penser à la retraite, il prépare déjà la suite. Désormais diplômé, son objectif est de monter une structure autonome de prélecture et d’analyse de tracés, pour mettre ses compétences au service des médecins.
Mais il ne s’arrête pas là. Ayant participé à de nombreuses formations médicales avec des pneumologues, il souhaite aussi développer cette activité. « J’ai pris goût à la formation. Dans ma future entreprise, je veux proposer à la fois de l’analyse et de la formation, que ce soit pour des médecins, des prestataires ou des soignants. »
Un conseil pour les futurs étudiants
Si vous deviez donner un conseil à un futur étudiant intéressé par ce domaine, lequel serait-ce ?
« Ce métier attire des personnes qui aiment l’humain, la technique et le médical. Pour aller plus loin, je recommande de se former, par exemple avec des DU. Ça permet de monter en compétence et d’offrir une meilleure prise en charge aux patients et aux prescripteurs. »
Conclusion
Le parcours de Michaël illustre parfaitement qu’il n’est jamais trop tard pour se réinventer. Animé par la passion du sommeil et du respiratoire, il envisage l’avenir avec enthousiasme.« Pour moi, la retraite n’est pas une fin, au contraire. Quand on a la passion, il faut continuer. »
Tout récemment, il a été reçu à son diplôme en technologie du sommeil, une reconnaissance qui vient couronner son investissement et ouvrir la voie à ses nouveaux projets.
Avec son expérience et sa volonté de transmettre, il incarne cette nouvelle génération de professionnels du sommeil qui allient compétence technique, accompagnement humain et soif de partager.
Article rédigé par Alizée Le-Tallec

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