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  • Photo du rédacteurDr Mazelin

Ablation des testicules, orchidectomie : un facteur sous-estimé du syndrome d'apnée du sommeil

En consultation récemment pour une suspicion d'un syndrome d'apnée du sommeil et alors que nous faisions ses antécédents, un patient m'a lancé de façon quelque peu insouciante qu'il avait subi l'ablation d'un testicule il y a quelques années de là...



Chaque année environ 2200 nouveaux cas de cancer des testicules sont diagnostiqués en France selon le registre des cancers en France, or c'est une population particulièrement jeune qui est touchée puisqu'il survient principalement entre 20 et 35 ans.

Si l'on reste dans le domaine des registres, celui de l'assurance maladie nous apprend que 1500 à 2000 orchidectomies sont réalisées car il représente le traitement de choix du cancer des testicules au très fort taux de survie grâce à cette technique.


Les testicules produisent des hormones importantes telles que la testostérone, qui jouent un rôle dans le développement des caractéristiques masculines et le maintien de la santé sexuelle. Or justement dans le SAHOS, on constate régulièrement une baisse du taux de testostérone. Un lien commence ainsi à se faire...


Néanmoins un effet totalement méconnue de l'orchidectomie, ou plus communément ablation des testicules, est son effet favorisant du syndrome d'apnée du sommeil obstructif (SAHOS) chez cette population d'homme jeune.


Dans la littérature scientifique, on retrouve ainsi une étude menée en 2002 par des chercheurs de l'Université de Chicago que les hommes ayant subi une orchidectomie avaient une incidence plus élevée de SAOS que les hommes ayant conservé leurs testicules. Une étude publiée en 2018 dans Sleep est venue confirmée celle-ci. Les études de Mehta en 2001, Liu en 2007, Zhang en 2011 et Yang en 2019 ont ainsi estimé de 22 à 38 % le risque de développer un syndrome d'apnée du sommeil obstructif chez ces hommes.


22 à 38 % le risque de développer un syndrome d'apnée du sommeil obstructif chez les hommes ayant eu une orchidectomie.

Le risque n'est donc clairement pas négligeable et il convient donc d'y penser !



Article rédigé par Dr Loris-Alexandre MAZELIN




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