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  • Photo du rédacteurAnne-Lise GAUTHIER

28 mai 2020 : Journée Internationale d'action pour la santé des femmes

Créée en 1987 par le Costa Rica lors de la cinquième Rencontre internationale sur la santé des femmes, la journée d’action pour la santé des femmes vise à mettre en lumière les difficultés que connaissent les femmes dans leur parcours de santé.


Initialement et pendant 8 ans, cette journée avait pour objectif de combattre la mortalité et la morbidité maternelles. Depuis 1997, elle a été orientée vers les problèmes d’accès à des services de santé de qualité, accès considéré comme un droit des femmes.


La santé des femmes : un challenge de taille


Au cours des dernières années, le mouvement des femmes s’est vu confronté à un défi sans précédent posé par un courant néolibéral touchant le domaine politique, économique et social. Même s’il est vrai que ces politiques ont été mises en place de manière différente selon les pays, il est impossible de ne pas voir au-delà de ces différences une similitude frappante dans les résultats.

Ces politiques impliquent : des restrictions budgétaires, la privatisation d’entreprises et de services publics, la centralisation des dépenses publiques et l’adoption de toute une série de stratégies de restructuration économique.


Invariablement, le résultat a été l’appauvrissement d’une grande partie de la population et une érosion significative des liens dans la société civile.


Les femmes ont de tout temps été les plus pauvres parmi les pauvres. Les réformes économiques ont accru la pauvreté chez les femmes, ainsi que la possibilité de jouir d’une bonne santé et de préserver leur bien-être.


La santé n’est plus considérée comme un droit humain élémentaire, elle s’est transformée en un nouveau « produit » qui s’achète. Avec la privatisation, l’accès à des services de santé n’a fait que se réduire davantage pour la majorité des femmes. Ainsi les problèmes ont-ils été envisagés de manière spécifique, sans tenir compte, dans une dimension globale, de la dynamique sociale et politique dans laquelle les femmes vivent

et travaillent au sein de la société.




Source : Chiffres-clés Edition 2019 Egalite-femmes-hommes.gouv.fr


Des spécificités physiologiques propres aux femmes :


  • Les maladies ou conditions liées aux organes féminins entraînent des enjeux de santé spécifiques aux femmes et aux filles comme : les cancers gynécologiques, les maladies de l’utérus (endométriose, fibrome), des ovaires, du vagin, des seins etc.


  • Les maladies à forte prévalence féminine. Ces maladies peuvent aussi bien toucher les hommes que les femmes. Mais la majorité des malades sont des femmes pour des raisons de spécificités biologiques (l’ostéoporose, les fractures de la hanche ou maladies auto-immunes…) ou parce qu’elles sont liées aux conditions de vie des femmes. Les troubles dépressifs ou anxieux, les troubles du comportement alimentaire ou encore les migraines font partie des symptômes courants de psychotraumatismes.


  • L’expression de certaines maladies ou les symptômes vont différer entre les hommes et les femmes. Les femmes et les hommes ne vont pas réagir de la même manière un accident vasculaire cérébral (AVC) ou à la dialyse par exemple.


Idées reçues :


Aux côtés de certaines méconnaissance, des préjugés existent. Les femmes seraient considérées comme plus douillettes par exemple, moins réfléchies que les hommes, elles ne sauraient pas vraiment ce qu’elles veulent.


« Les professionnel.le.s de santé les ont entendu et intériorisé comme tout le monde : il est important de les remettre en cause pour ne pas les perpétuer dans les pratiques de soin ». Association « Osez le féminisme ! »

Les obstacles de l’inégalité :


  • Économiques :

Des taux de chômage élevés chez les femmes, un accès réduit à l’éducation et des inégalités salariales entre hommes et femmes sont autant de facteurs qui limitent l’accès des femmes à des services de santé.


  • Sexistes :

Les problèmes de santé des femmes ne sont pas pris au sérieux et tendent à revêtir moins d’importance au sein de la société. Les femmes réussissent à obtenir moins d’informations au sujet de leur santé que les hommes. Ceci ne leur donne pas l’occasion de prendre des décisions en toute connaissance de cause quant à la nature des services de santé auxquels elles désireraient accéder.


  • Culturels :

Les services de santé négligent souvent de tenir compte des traditions et des coutumes locales associées à bon nombre d’aspects de la santé et du bien-être des femmes. La médicalisation de leurs problèmes de santé a altéré la nature des services auxquels elles ont accès, comme en témoigne la surmédicalisation de la ménopause.


  • Politiques :

Un manque de volonté politique au niveau national et local lorsqu’il s’agit d’organiser des services de santé tenant compte des différences entre les sexes et l’existence de législation inappropriée sur les grands problèmes de santé que connaissent les femmes, par exemple l’avortement, sont autant d’obstacles supplémentaires à l’accès des femmes à des services de santé correspondant à leurs besoins.


Des engagé.e.s :


L’association féministe « Osez le féminisme ! » milite une santé féministe des filles et des femmes. À travers son site « À notre santé », elle entend déconstruire les préjugés, et lutter contre les violences, l’invisibilisation, la non prise au sérieux et la méconnaissance de la santé des femmes et offrir des pistes pour une meilleure prise en charge.


« Nous constatons des différences préjudiciables à notre santé entre la prise en charge des filles et des femmes et celle des garçons et des hommes. Nous sommes moins prises au sérieux, nos douleurs sont moins bien prises en charge, nous sommes parfois méprisées et jugées sur nos choix de vie. Souvent, ces problématiques ne concernent pas uniquement le domaine médical mais interagissent également avec ce que nous vivons au quotidien ». Association « Osez le féminisme ! »

Article rédigé par Anne-Lise GAUTHIER


Tags : Santé ; femmes ; soins ; qualité ; accessibilité ; droit ; stigmates ; tabous ; HBM ; actions ; prévention

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