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Photo du rédacteurAnne-Lise Gauthier

119

Service national téléphonique conçu afin de permettre à tout citoyen d’évoquer une situation de mauvais traitements à enfant auprès de professionnels de l’enfance 24h sur 24, et gratuitement. A l’écoute de toutes et tous sans limite aucune, les appels d’enfants et d’adolescents restent prioritaires.



30 ans d’activité :


L’origine de ce qu’est aujourd’hui le « 119 » vient de l’initiative, en 1988, d’Hélène DHORLAC DE BORNE, alors Secrétaire d’État chargée de la Famille.


Après commission et adaptation d’un modèle existant en Italie, le Gouvernement a ainsi présenté un projet de loi relatif à la prévention des mauvais traitements et la protection des mineurs.


Cette loi votée à l’unanimité par les parlementaires a été promulguée le 10 juillet 1989.


Le Service National d’Accueil Téléphonique pour l’Enfance en Danger (SNATED) a ouvert le 10 janvier 1990.


Il a pour mission légale : l’écoute, l’orientation et la transmission des informations préoccupantes aux départements pour prise en charge.


Des chiffres qui donnent le vertige :


Ils se dressent les uns derrière les autres, et observent une croissance exponentielle. Aussi inquiétants que glaçants, voici le résultat de l’étude annuelle 2018 des appels que reçoit le 119 :


269 000 : c’est le nombre d’appels reçus (soit 737 par jour) par le SNATED.


Quels sont les dangers évoqués ? Violences psychologiques (29,1%), négligences lourdes (22,7%), violences physiques (20%), violences au sein du couple (9,5%), conditions d'éducation compromises (9,5%), comportement du mineur se mettant en danger (5,5 %), violences sexuelles (3,6 %).


Qui sont les appelants ? Dans près de 16,6 % des cas, il s’agit d'un mineur (soit 5 953) dont 12,2 % (soit 4 386) qui appellent pour leur propre situation.


Qui sont les auteurs présumés à l'origine des dangers ? Plus de 9 auteurs présumés sur 10 appartiennent à la famille proche (père, mère, beau-parent, membre de la fratrie, grand-parent).


49 793 : c’est le nombre d’enfants concernés sur l’année étudiée. 295 d'entre eux ont fait l'objet d'une information préoccupante.


Pour 60% des situations repérées par le 119, la famille n'était pas connue pour faits de maltraitances avant l’appel au 119.



Bilan de l’activité du 119 pendant la période de confinement :


Une réorganisation exceptionnelle pour une continuité de service maximale :


La totalité de l’activité (pré-accueil, plateau d’écoute, encadrement, supervision et pôle informatique & téléphonie) a été concernée par cette nouvelle organisation. La capacité réactive de l’ensemble des équipes a permis d’assurer une continuité de service sans interruption et sans que le public n’aie à subir de modifications particulières dans le traitement de ses appels.


Afin de répondre à la montée exponentielle et rapide du nombre d’appels, le service s’est organisé de manière à pouvoir augmenter de manière significative ses capacités de décrochage rapide par le service de pré-accueil et de traitement du nombre d’appels par les écoutants.



En termes d’écoute effective, le service a ouvert 1 466 heures supplémentaires soit l’équivalent de 9,65 ETP pour la période du 16 mars au 10 mai 2020.


Il a également été nécessaire de répondre à l’augmentation de l’activité qui a généré une hausse des informations préoccupantes à traiter due notamment à une communication inédite sur le 119 en cette période de confinement.


Une hausse des appels due essentiellement à des campagnes de communication :


Dès le 30 mars 2020, des campagnes de communication appelant à contacter le 119 ont été mises en place. L’objectif de ces campagnes était notamment de susciter le réflexe chez des adultes (voisins, entourage) d’appeler le 119.


Les plus jeunes ont également été ciblés par des campagnes digitales fortes permettant ainsi de se rapprocher d’eux via leurs outils en cette période de confinement : Snapchat, Tiktok


Combien d’appels sur cette période ?


Si on compare le nombre d’appels entrants avec la période équivalente en 2019, soit du 18 mars au 10 mai, on observe une augmentation de 56,2 % .


51 077 appels présentés sont comptabilisés du 18 mars au 10 mai. Le taux de décroché moyen est de 83,4 % soit 42 674 appels.


Le nombre d’appels traités par les écoutants du 119 pendant le confinement a été de 6 044 soit au total 17 % supplémentaire sur une période similaire en 2019.


Le nombre d’informations préoccupantes (concernant des mineurs en danger ou en risque de l’être) adressées par le 119 aux services départementaux de protection de l’enfance a quant à lui augmenté de 30, 4 %.


Parmi les autres traits marquants, on peut constater un accroissement des situations nécessitant une intervention immédiate des services de première urgence. Le recours direct aux services de police et de gendarmerie ou au Samu par les écoutants du 119 a augmenté de 113,5 % par rapport à la période équivalente en 2019.


Contrairement aux idées reçues, les mères représentent la part la plus importante des auteurs présumés des mauvais traitement sur l’enfant. Ce phénomène est renforcé par le confinement, le contact avec l’entourage ou des professionnels étant moins important.

Contextuellement, on relève une augmentation des informations faisant état de pleurs, cris, hurlements (dans 12 % des appels au lieu de 8 %), de la violence intrafamiliale, des séparations et de la promiscuité des logements.



Une innovation, en ligne :


Le 2 avril 2020, avec le soutien du Secrétariat d’État à la protection de l’enfance, le 119 a mis en ligne un formulaire permettant aux internautes (enfants ou adultes) d’évoquer une situation d’enfant en danger ou en risque de l’être. Par ailleurs, et dans le même ordre que la confidentialité des appels, le SNATED a mis en place un tutoriel permettant aux internautes de « supprimer les traces de leur visite » sur www.allo119.gouv.fr que ce soit d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un smartphone.


Ce formulaire mis en place en urgence pour cette période inédite de confinement est amené à être pérenne et à évoluer. Cette nouvelle fonctionnalité est une 1ère étape dans les projets du 119 visant à une meilleure accessibilité du 119 par les publics.


Article rédigé par Anne-Lise GAUTHIER


Ressources : www.allo119.gouv.fr


Tags : 119 ; information préoccupante ; signalement ; maltraitance ; négligence ; protection de l’enfance ; signes ; enfants ; adolescents ; danger, alerter ; anonymat ; gratuité ; 24/24 ; 7/7 ; SNATED 119

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