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  • Photo du rédacteurAnne-Lise GAUTHIER

Massacre à la BOTOXeuse ?

Si en atténuant les complexes, la chirurgie peut réconcilier certain(e)s avec leur image, n’oublions pas que toucher à son corps, c’est aussi toucher à son histoire. Explications.

De la réparation des « gueules cassées » à la « sculpture du visage » :


La quête de la beauté physique et la promesse de rester jeune sont étroitement associées à l’image de soi et dépendent également de facteurs sociétaux. À cet égard, il n’est pas usurpé de parler du risque psychologique de la chirurgie esthétique, tant la pratique occupe une place importante dans la société actuelle.


En réponse aux quêtes de beauté stéréotypée, au culte de l’apparence, aux insatiables perfectionnistes de l’image mais aussi pour reconstruire un corps mutilé par un accident, la maladie ou le handicap, la chirurgie plastique s'est largement démocratisée depuis quelques années.


Aujourd'hui tout le monde, ou presque, peut y avoir accès. C’est la raison qui explique le développement et le progrès de la médecine esthétique.





Parmi les interventions de chirurgie les plus populaires, on peut citer la rhinoplastie, l’abdominoplastie, la liposuccion et la mammoplastie, mais la chirurgie du visage reste toutefois plus prisée (lifting, génioplastie, blépharoplastie…).


Leur objectif ultime consiste à réparer les défauts disgracieux du corps, par des traitements chirurgicaux sécuritaires et de plus en plus performants.


Cependant, si la chirurgie plastique se popularise, ce n’est pas uniquement parce qu’elle permet de corriger des imperfections. C’est surtout pour redonner à nouveau confiance en la personne. Les retombées psychologiques d’une intervention de chirurgie sont en effet nombreuses…


Chirurgie plastique, réparatrice et esthétique…qui fait quoi ?


La chirurgie plastique recouvre les chirurgies réparatrice et esthétique.


Rendue nécessaire historiquement à cause des guerres, à commencer par la Première Guerre mondiale, la chirurgie réparatrice, prise en charge par la Sécurité sociale, s’emploie à reconstruire et à améliorer l’apparence du corps à la suite d’une malformation congénitale, d’un accident ou encore d’une intervention chirurgicale.


Issue de la chirurgie réparatrice, la chirurgie esthétique, non remboursée par la Sécurité sociale sauf exception, s’adresse à des personnes soucieuses d’embellir, selon leur appréciation, leur aspect physique pour se sentir mieux dans leur peau.


Pour résumer :


· Chirurgie réparatrice = pour retrouver un aspect « normal », caractère médical.

· Chirurgie esthétique = recherche d’un embellissement aux fins d’améliorer et de perfectionner l’aspect physique.


Les chiffres :


La chirurgie esthétique a fait l’objet d’une grande étude mondiale en 2015 (International survey on aesthetic/cosmetic). Il en ressort que 9,6 millions opérations de chirurgie esthétique ont été pratiquées dans le monde en 2015. Les femmes sont les premières concernées avec 8,2 millions opérations.






Dans l’hexagone, il y a chaque année 517 000 actes de chirurgie esthétique (l'équivalent de 1416 opérations de chirurgie esthétique par jour), ce qui place la France en 10ème position mondiale. Ce chiffre est en constante augmentation.


On compte 950 praticiens en France (douzième rang mondial, ex æquo avec la Colombie). Mais, bien loin des 6500 chirurgiens esthétiques des Etats-Unis et des 5500 praticiens brésiliens.

À ce jour, 40% des Français envisagent la chirurgie esthétique.


Une source de bien-être :


Que cherche-t-on à modifier quand on recourt à la chirurgie esthétique ? Souvent, un défaut physique isolé, qui embarrasse ou suscite la moquerie : une poitrine trop petite, un nez trop long, un menton trop carré, des oreilles décollées… Dans ce genre de cas, l’acte chirurgical rend la vie plus belle, il améliore l’apparence extérieure en même temps que l’image du corps. Bref, il fait du bien.


La chirurgie esthétique existe donc pour de nombreuses raisons.


Des études scientifiques ont prouvé que la chirurgie plastique a permis à la quasi-totalité de patients insatisfaits de leur image physique de se sentir soulagées et de mener une meilleure qualité de vie. Les effets positifs de toutes ces chirurgies sur la psychologie des personnes opérées ont été effectivement prouvés : la chirurgie du visage, la chirurgie de la silhouette, la chirurgie des seins et la chirurgie de l’obésité.


Des risques parfois sous-évalués, des dommages profonds :


Que se passe-t-il, en revanche, quand la demande de transformation chirurgicale cache une insatisfaction beaucoup plus profonde, une blessure, une vulnérabilité personnelle ? Est-ce encore au chirurgien d’intervenir ? Et comment le savoir avant l’opération ?





Certaines personnes ont besoin d’un « alibi », car elles souffrent d’une forme de culpabilité (comme répondre aux diktats extérieurs – conjoint, mode, travail –). Pourtant, une intervention de ce type aura des implications sur tout l’être et toute la vie des patients ; ce n’est pas un acte anodin.


De nombreuses personnes consultent dans l’objectif d’une rhinoplastie. D’un point de vue psychologique, si on cherche ce qui sous-tend leur demande, on trouverait sans doute des souvenirs d’enfance, des paroles, des non-dits, qui ont permis à la mauvaise image qu’elles ont d’elles-mêmes de se focaliser majoritairement sur leur nez… C’est comme si elles demandaient un nouveau nez… pour naître. Pour naître enfin à une image positive d’elles-mêmes.


Au-delà de tout, il est primordial de garder à l’esprit qu’une intervention chirurgicale, est une perte de repères et une déstabilisation psychique profonde. Attention de ne pas nier, au travers des changements physiques, l’être que vous êtes.


Comment limiter le risque psychique ?


Une opération esthétique, bien que souvent salvatrice, n’est pas une décision à prendre à la légère. Sa réussite repose sur plusieurs éléments :


- Vérifier ses attentes et se poser les bonnes questions (Pourquoi vouloir corriger telle ou telle partie du visage/corps ? Que cela va-t-il m’apporter ? Ai-je réellement besoin de changer d’apparence physique ? Serai-je plus heureux (se) après ?)

- Être éligible à une telle opération pour ne pas mettre sa santé en jeu (Cette décision relèvera du chirurgien après une première consultation)

- Les compétences du chirurgien esthétique (Une intervention chirurgicale amène toujours son lot de risques, même si elle est fortement maîtrisée)

- Faire preuve de patience (Notamment pour la phase de cicatrisation qui peut prendre du temps avant de pouvoir apprécier les résultats définitifs).





Prendre le temps de réfléchir et faire le point sur sa propre situation est essentiel avant de franchir le cap.

Il s’agit d’une décision qui n’appartient qu’à vous.


Au-delà du geste technique, dans une transformation chirurgicale de l’apparence physique, sont en jeux : l’image du corps, l’image de soi, voire carrément le sentiment d’identité.


Nous sommes corps, âme et esprit. L’essentiel est de chercher à lier au mieux cette trinité. Le corps est notre ancrage. Il est nécessaire d’apprendre à se regarder, à s’apprécier, à faire éclore sa beauté intérieure qui rejaillira sur la beauté extérieure.


Travailler sur le développement de l’estime de soi et le plaisir d’être soi peut passer par le bistouri, mais pas uniquement. L’accompagnement d’un thérapeute qualifié peut aussi être une alternative pour regagner confiance en soi. La différence, c’est qu’avec la parole, on peut toujours revenir en arrière. Avec le bistouri, c’est plus difficile.


« Prudence est mère de sûreté ».


Article rédigé par Anne-Lise GAUTHIER


Tags : chirurgie ; plastique ; réparatrice ; esthétique ; confiance en soi ; impacts ; psychologie ; réflexion ; beauté ; transformation ; apparence ; corps ; visage ; psyché.

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