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Photo du rédacteurDr Loris-Alexandre Mazelin

Les troubles respiratoires obstructifs du sommeil chez les enfants : une priorité de santé à ne pas négliger

Dernière mise à jour : 19 déc. 2024

Les troubles respiratoires obstructifs du sommeil (TROS) chez les enfants sont un enjeu médical souvent sous-estimé mais déterminant pour leur bien-être, leur développement et leur santé future. Bien qu’il s’agisse d’une condition parfois transitoire, elle nécessite une attention immédiate pour éviter des conséquences graves et durables.


Petite fille qui dort la bouche ouverte
4 % des enfants sont touchés par les TROS

Qu'est-ce que les TROS ?


Les TROS correspondent à une obstruction partielle ou totale des voies respiratoires supérieures pendant le sommeil. Cette obstruction provoque des interruptions répétées de la respiration, des ronflements marqués et une fragmentation du sommeil, altérant ainsi sa qualité.


Signes à surveiller


Pendant la nuit :

  • Ronflements forts et persistants.

  • Respiration bruyante ou haletante.

  • Positions de sommeil atypiques (tête en arrière, bouche ouverte, hyperextension du cou).

  • Transpiration excessive.

  • Bave sur l’oreiller ou énurésie.


Au réveil :

  • Bouche sèche.

  • Cernes marqués ou signes de fatigue.

  • Maux de tête matinaux.

  • Appétit diminué ou plaintes de douleurs.


Pendant la journée :

  • Somnolence ou fatigue excessive.

  • Difficultés de concentration.

  • Troubles du comportement, tels que l’irritabilité ou l’hyperactivité.

  • Appétit excessif ou troubles alimentaires.

 

Causes principales des TROS


  • Hypertrophie des amygdales et des végétations adénoïdiennes : Cause majeure chez les enfants de faible poids ou taille (TROS 1).


  • Obésité : Facteur prédominant chez les enfants présentant un excès pondéral (TROS 2).


  • Anomalies congénitales ou syndromes génétiques : Exemples : syndrome de Down, malformations craniofaciales (TROS 3).


Pourquoi agir rapidement est essentiel


Contrairement à l’adulte, chez qui l’apnée du sommeil devient souvent une condition chronique gérée par des dispositifs comme la pression positive continue (PPC), les TROS chez l’enfant peuvent, lorsqu’ils sont dépistés et traités à temps, être entièrement résolus.

Le traitement précoce est crucial, car l’apnée obstructive du sommeil chez l’enfant peut impacter durablement la croissance physique, les capacités cognitives et le comportement. Agir rapidement permet non seulement d’éliminer la cause des TROS, mais également d’éviter des complications à long terme telles que des retards de développement ou des troubles de l’apprentissage. Bonne nouvelle : la plupart des enfants peuvent retrouver un sommeil normal et une qualité de vie optimale après un traitement adapté.


Conséquences sur le développement


Un sommeil de mauvaise qualité, causé par des TROS non traités, peut entraîner :

  • Retards de croissance : Un sommeil perturbé interfère avec la sécrétion de l’hormone de croissance.

  • Difficultés cognitives : Répercussions sur l’attention, la mémoire et les performances scolaires.

  • Troubles du comportement : Hyperactivité, irritabilité ou anxiété accrue.


Diagnostic et traitement

Un diagnostic précoce, posé par un spécialiste du sommeil, est fondamental. Les approches de traitement incluent :

  • Interventions chirurgicales : Amygdalectomie et/ou adénoïdectomie en cas d’hypertrophie significative.

  • Modifications du mode de vie : Rééquilibrage alimentaire, augmentation de l’activité physique.

  • Appareils de pression positive continue (PPC) : Utilisés temporairement pour maintenir les voies respiratoires ouvertes en attendant une solution définitive.


Pourquoi sensibiliser les parents et les professionnels ?

La sensibilisation à ces troubles est primordiale pour permettre une détection précoce et une prise en charge efficace. Les parents doivent être encouragés à consulter rapidement un spécialiste en cas de symptômes évocateurs. En agissant à temps, il est possible d’éradiquer totalement les TROS chez l’enfant, offrant ainsi une réelle chance de rétablissement complet, contrairement à l’adulte, pour qui la gestion est souvent à vie.

 

Article rédigé par Docteur Loris-Alexandre Mazelin


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