Somnolence au volant : 1 accident mortel sur 3 causé par la fatigue
- Alizée Le Tallec
- 26 mars
- 4 min de lecture
La somnolence au volant est une menace silencieuse mais bien réelle. Elle est responsable d’un accident mortel sur trois sur autoroute, soit autant que l’alcool.
Pourtant, ce risque est souvent sous-estimé.
Quels sont les signes d’alerte ? Pourquoi est-ce si dangereux ? Comment prévenir les accidents ? Et comment savoir si vous êtes à risque d’endormissement ?
Voici tout ce que vous devez savoir pour rouler en toute sécurité.

Somnolence au volant : un danger invisible mais mortel
Lorsqu’un conducteur est fatigué, son cerveau fonctionne au ralenti. Les réflexes diminuent, la vigilance baisse et, dans certains cas, des épisodes de microsommeil surviennent.
Un microsommeil peut durer de quelques fractions de seconde à plusieurs secondes. À 130 km/h, s’endormir pendant 4 secondes revient à parcourir 145 mètres sans voir la route. Cela signifie qu’en cas d’obstacle, le conducteur n’a aucun réflexe pour éviter l’accident.
Contrairement aux idées reçues, il est impossible de lutter contre la somnolence par la volonté seule. Plus on lutte, plus on a de chance de s'endormir !
Le risque d’endormissement peut toucher tout le monde, même les conducteurs expérimentés.
Quels sont les signes d’alerte ?
Reconnaître les premiers signes de fatigue est essentiel pour éviter l’accident. Voici les principaux symptômes à surveiller :
Yeux qui piquent, paupières lourdes
Bâillements répétés
Sensation de raideur, besoin constant de bouger
Difficulté à fixer son attention
Oubli de certains tronçons de route
Si vous ressentez l’un de ces symptômes, il est impératif de s’arrêter immédiatement. Continuer à rouler malgré la fatigue, c’est prendre le risque d’un accident grave.
Quelles sont les principales causes de la somnolence au volant ?
Plusieurs facteurs augmentent le risque d’endormissement au volant :
Le manque de sommeil : dormir moins de 6 heures par nuit triple le risque d’accident.
Les longs trajets sans pause : au-delà de 2 heures de conduite, la vigilance baisse.
Les horaires à risque : entre 2h et 5h du matin et entre 13h et 16h, le corps est naturellement plus sujet à la somnolence.
L’alcool et certains médicaments : de nombreux traitements ont des effets sédatifs qui augmentent la somnolence.
Les troubles du sommeil : l’apnée du sommeil, par exemple, multiplie par 7 le risque d’accident.
Comment éviter la somnolence au volant ?
La prévention repose sur quelques réflexes simples mais indispensables :
4.1 Bien dormir avant un trajet
Un conducteur doit avoir dormi au moins 7 heures avant un long déplacement. Un manque de sommeil chronique augmente considérablement le risque d’endormissement.
4.2 Faire des pauses régulières
Une pause toutes les 2 heures est nécessaire, même si l’on ne ressent pas de fatigue. L’idéal est de marcher quelques minutes et de s’aérer.
4.3 Éviter les horaires critiques
Les périodes entre 2h et 5h du matin et entre 13h et 16h sont des créneaux où la vigilance diminue naturellement. Mieux vaut les éviter autant que possible.
4.4 S’arrêter dès les premiers signes de fatigue
Si des signes de somnolence apparaissent, ne pas attendre. Il faut s’arrêter immédiatement sur une aire sécurisée et faire une sieste de 15 à 20 minutes avant de reprendre la route (même 10 min les yeux fermés peuvent suffire à vous permettre de repartir en toute sécurité - La Power Nap).
4.5 Attention aux faux remèdes
Le café et la musique forte ne sont que des solutions temporaires. Ils peuvent aider à rester éveillé quelques instants, mais ne remplacent pas le sommeil.
Comment savoir si vous êtes à risque ? Le test de vigilance chez un somnologue
Dans certains cas, la somnolence excessive n’est pas seulement due à un manque de sommeil ponctuel. Un trouble du sommeil sous-jacent peut être responsable d’une baisse de vigilance persistante. Si vous vous endormez facilement en journée ou ressentez une fatigue constante, un bilan de votre sommeil chez un spécialiste peut être nécessaire.
Un somnologue, spécialiste des troubles du sommeil, peut réaliser des tests de vigilance pour évaluer votre risque d’endormissement.
5.1 L’échelle de somnolence d’Epworth
Afin d’évaluer une éventuelle somnolence diurne, vous pouvez répondre aux 8 questions de l’échelle de somnolence d’Epworth. Celle-ci vous invite à estimer la probabilité de vous assoupir dans différentes situations courantes.

Si vous ne vous êtes pas récemment trouvé dans l’une de ces situations, imaginez comment vous réagiriez.
Pour chaque situation, attribuez une note correspondant à votre ressenti :
0 = Aucun risque de somnoler ou de m’endormir
1 = Faible probabilité
2 = Risque modéré
3 = Forte probabilité
Un score supérieur à 10 indique une somnolence excessive nécessitant une évaluation approfondie.
5.2 Le test de maintien de l’éveil (TME)
Ce test est réalisé en laboratoire du sommeil. Il consiste à mesurer plusieurs fois dans la journée la capacité d’une personne à rester éveillée dans un environnement calme. Installé dans une pièce sombre et silencieuse, le patient doit rester éveillé aussi longtemps que possible.
Ce test est particulièrement utile pour les conducteurs professionnels ou les personnes ayant un emploi nécessitant une vigilance soutenue.
5.3 Le test itératif de latence à l’endormissement (TILE)
Ce test mesure la vitesse à laquelle une personne s’endort dans un cadre contrôlé. Il est souvent utilisé pour diagnostiquer des pathologies comme la narcolepsie ou l'hypersomnie idiopathique.
En fonction des résultats de ces tests, le somnologue peut proposer un traitement adapté.
Somnolence au volant : un danger aussi grave que l’alcool
Conduire en étant fatigué est aussi dangereux que de rouler avec 0,5 g d’alcool par litre de sang. Pourtant, la fatigue au volant est encore trop souvent négligée.
Il est essentiel d’adopter les bons réflexes et de sensibiliser son entourage. Un simple arrêt pour une sieste peut sauver une vie.
Si vous êtes fatigué, ne prenez pas le volant. Et si vous ressentez des signes de somnolence, arrêtez-vous immédiatement.
Article rédigé par Le-Tallec Alizée
Références:
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