Le syndrome d'apnée obstructif du sommeil léger est souvent minimisée, aussi bien par les patients que par certains professionnels de santé. En dessous d’un indice d’apnées-hypopnées (IAH) de 15 par heure, elle ne bénéficie généralement pas de prise en charge par l’Assurance Maladie. Pourtant, les symptômes peuvent altérer de manière significative la qualité de vie. Faut-il attendre qu’un cas léger évolue vers une forme plus sévère avant d’intervenir ?
À travers l’exemple d’un patient ayant obtenu une prise en charge après une démarche argumentée, il est essentiel de comprendre pourquoi ces cas ne doivent pas être négligés et comment une prise en charge adaptée peut avoir un impact positif.

SAOS léger : une pathologie sous-estimée
Lorsque l’IAH est inférieur à 15 par heure, le SAOS est classé comme léger. Toutefois, ce critère ne reflète pas toujours l’impact réel des symptômes sur le quotidien des patients.
Les manifestations les plus fréquentes sont :
Fatigue persistante malgré un temps de sommeil suffisant
Somnolence diurne avec un risque accru d’accidents au travail ou au volant
Troubles de la concentration et de la mémoire
Irritabilité et retentissement sur la vie sociale et familiale
Réveils nocturnes fréquents, sommeil fragmenté et non réparateur
Dans certains cas, ces symptômes peuvent être aussi invalidants que ceux d’un SAOS modéré ou sévère. Pourtant, l’absence de prise en charge laisse de nombreux patients sans solution thérapeutique adaptée.
Les risques d’un SAOS léger non traité
Ignorer un SAOS léger peut sembler anodin, mais les conséquences peuvent être significatives à long terme.
Un risque d’aggravation progressif: La fatigue chronique induit souvent une réduction de l’activité physique et une prise de poids, ce qui favorise l’aggravation du SAOS. Un SAOS léger non traité peut ainsi évoluer vers un stade modéré, voire sévère.
Un impact sur la vie quotidienne et professionnelle: Les troubles cognitifs liés à un sommeil de mauvaise qualité peuvent entraîner une diminution des performances professionnelles, un risque d’erreurs accru et une altération des relations sociales.
Un facteur de risque cardiovasculaire et métabolique: Même en l’absence d’apnées sévères, les micro-éveils répétés et le stress oxydatif nocturne augmentent le risque de maladies cardiovasculaires (hypertension, infarctus, AVC) ainsi que celui de développer un diabète de type 2.
Un coût accru pour le patient et le système de santé: Une absence de prise en charge initiale peut entraîner à long terme des pathologies nécessitant des traitements plus lourds et plus coûteux. Une intervention précoce pourrait permettre d’éviter ces complications et leurs conséquences financières.
Une prise en charge possible sous certaines conditions
L’exemple de Monsieur D., souffrant d’un SAOS léger mais très symptomatique, illustre bien cette problématique.
Son IAH était inférieur à 15, ce qui ne lui permettait pas d’accéder à un remboursement standard. Pourtant, ses symptômes (fatigue, troubles cognitifs, sommeil non réparateur) avaient un impact significatif sur son quotidien.
Une orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) générique lui avait été proposée. Si elle était efficace cliniquement et même sous contrôle par polysomnographie, elle était mal tolérée et inconfortable. La seule alternative adaptée était une OAM sur mesure, dont le coût représentait un obstacle.
Un dossier médical solide, étayé par des données cliniques et paracliniques, a permis d’obtenir une dérogation de prise en charge par l’Assurance Maladie.
Cet exemple montre que les critères administratifs ne doivent pas primer sur la réalité clinique. Lorsqu’un traitement est médicalement justifié, il est possible d’obtenir une reconnaissance, à condition d’appuyer la demande par des arguments solides.
Vers une meilleure reconnaissance du SAOS léger ?
L’histoire de Monsieur D. illustre un problème plus large : de nombreux patients souffrent de SAOS légers mais très symptomatiques sans possibilité de prise en charge.
La question se pose alors : faut-il revoir les critères de remboursement ? Une approche plus individualisée pourrait permettre d’éviter l’évolution vers des formes plus sévères et améliorer la qualité de vie des patients concernés.
Article rédigé par Anne-Lise Gauthier
Références:
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